Xuane est à Notre Dame du Bon Accueil depuis deux ans
Au départ, il était un peu stressé car ce n’est pas facile de changer d’école. Mais rapidement après son arrivée dans son nouvel établissement il s’est rendu compte qu’il faisait tout trop vite et qu’il ne travaillait quasiment pas. Et puis son comportement a évolué, il n’avait plus besoin de mentir comme avant, ses rapports avec les autres se sont petit à petit apaisés.
Là, il se sent écouté. Il a la possibilité de parler avec les adultes qui le prennent en charge au quotidien: les éducateurs, la maîtresse de maison qui s’occupe notamment du lever, du petit déjeuner et de préparer les pensionnaires le matin avant leur départ pour la classe.
Xuane est un enfant qui a besoin parfois de s’isoler, ses copains le savent, alors ils respectent le fait qu’il aime rêver ou dessiner seul dans son coin.
Il termine son primaire en juin. L’année prochaine, il compte bien être là pour la rentrée au collège, même si ça l’inquiète un peu car, comme il dit : “aujourd’hui je suis le plus grand en primaire et après je serai de nouveau le plus petit au collège…”
Et de conclure : ” Même si c’est stressant de changer d’école, s’il y a des élèves qui veulent venir dans cette école, ils y seront bien et écoutés. Je me suis tout de suite fait des copains, et il y a toujours de quoi s’occuper et je me sens bien.”
Jocelyn arrive à Notre Dame du Bon Accueil en 2008 pour y effectuer son primaire
A l’époque, il rencontre certaines difficultés notamment avec ses parents qui ne peuvent pas beaucoup s’occuper de lui.
Auparavant, certains membres de sa famille avaient été inscrits dans cette école. Même s’il n’a pas eu le choix et qu’il vivait cela comme une punition ce fut, malgré beaucoup d’appréhension, qu’il a ressenti une sorte de libération lorsqu’il a intégré sa nouvelle classe.
Rapidement il a éprouvé un sentiment de soulagement, ses craintes se sont vite envolées car il a trouvé un endroit plus chaleureux que ce qu’il connaissait. Il s’est très vite intégré malgré sa timidité et s’est mis au travail. Il a muri et a acquis de l’autonomie. Il avait même de l’avance sur ses camarades et était largement au niveau pour aller en CM2. Il avait trouvé sa place.
Parfois, être éloigné de sa famille, permet de se libérer: “on se repose trop sur les parents” dit-il. C’est une aventure bénéfique pour le développement et le bien-être de l’enfant à condition d’être respectueux des règles et que les parents jouent le jeu.
Ce que j’ai trouvé à Notre Dame du Bon Accueil ?
“Un endroit de confiance, un refuge par rapport à tout ce qui n’allait pas à la maison. Cela m’a permis de tenir toutes ces années, de souffler et de vider toute la pression familiale.
On passe toute l’année ensemble. On se fait des amis.”
Comment j’ai été aidé ?
“Par l’écoute des adultes et leurs conseils, par l’attention qu’ils portent au jeune. Par les activités aussi qui sont très développées ici.”
Ce que j’en garde ?
“Ce furent les deux plus belles années de ma vie et ça a été un crève – cœur lorsque je suis parti.”
Un conseil aux parents ?
“La distance peut effrayer des parents et personne n’est parfait, mais NDBA est ce qui se rapproche le plus d’une seconde chance, d’une renaissance. Cela représente une aventure bénéfique pour l’enfant qui permet de faire ressortir les côtés positifs de nous-même.”
“Cet établissement, c’est une vraie famille. Tout ce que j’ai appris ici, je le mets en pratique dans ma vie. Les jeunes aujourd’hui n’ont pas conscience de ce qu’on leur dit. Ils répètent les mêmes erreurs. Mais c’est ça la vie…”
Aujourd’hui, retour aux sources pour Jocelyn puisqu’il travaille depuis quelques mois à l’internat comme veilleur de nuit dans le cadre d’un remplacement ponctuel.
Beaucoup de pensionnaires savent qu’il a été élève ici. Cela lui arrive de témoigner auprès d’eux sur ce qu’il a vécu il y a une quinzaine d’années maintenant: “Quand j’écoute les jeunes dont je m’occupe, cela me donne envie de les aider.”