Formation à la médiation

formation médiation
         La jeune équipe de co-médiateurs de NDBA

Les 6 et 7 décembre derniers, une douzaine d’élèves, auxquels se sont joints quelques jeunes de la MECS Charles de Foucauld à Challans, se sont retrouvés à Notre Dame du Bon Accueil pour participer à une formation de co-médiateurs. Cette formation était animée par Pascale Boualame, éducatrice scolaire et référente pour la médiation dans l’établissement.
En quoi consiste la technique de médiation et que peut-elle apporter aux jeunes de l’établissement ? Qu’est-ce qui les motive à y participer, comment cela s’organise au quotidien et quels en sont les effets constatés ?
Le système de la médiation a été mis en place il y a plusieurs années à Notre du Bon Accueil pour permettre de retisser le lien de confiance entre jeunes et adultes et pour mieux vivre ensemble. Comme l’explique Albert SABAT, ancien responsable national du projet Médiation à Apprentis d’Auteuil, « l’idée première n’est pas la prévention de la violence en tant que telle, la singularité de cette démarche est vraiment de comprendre, d’analyser la situation qui amène cette violence en accompagnant les adolescents pour les aider à maîtriser ces pulsions et les aider à grandir».

La tenue d’une médiation part d’un conflit entre deux jeunes la plupart du temps. Une demande est faite par un jeune à un adulte et il est demandé à l’autre s’il accepte une médiation. En cas d’accord, il est convenu d’un rendez-vous entre les deux personnes assistées d’un membre de l’équipe de médiation de l’établissement – qui compte cette année 18 membres répartis dans divers services – et d’un jeune co-médiateur choisi parmi la douzaine d’élèves investis dans le dispositif (primaire et collège).
Ainsi, la rencontre se fait donc à quatre : un médiateur adulte, un jeune co-médiateur et les deux personnes qui veulent la médiation.
Un lieu spécifique et convivial a été aménagé pour cela, où chacun peut se sentir à l’aise. Un petit salon avec un canapé, isolé par un paravent, une table bistrot avec des sièges, des photos, des affiches, des œuvres artistiques ornent les murs de la pièce,…. Tout est fait pour concourir à l’apaisement et à l’écoute. La violence vient de l’absence de mots.

Pour aider les autres à régler des conflits, il y a tout un travail sur soi pour se décentrer, prendre du recul afin d’apporter quelque-chose de constructif et d’apaisant. La médiation, c’est donc d’abord donner du temps pour l’écoute de l’autre, sans jugement, et cela implique donc de faire silence soi-même. Cette posture est particulièrement difficile à acquérir, notamment lorsque l’on est jeune. C’est pourquoi celui ou celle qui accepte d’être co-médiateur doit d’abord se former. C’était l’objet de ces deux jours qui ont permis aux participants, âgés de 10 à 17 ans, d’acquérir des techniques, en passant notamment par des jeux de rôles, le jeu du téléphone arabe, mais aussi un travail sur la connaissance de soi, l’utilisation de mots pour exprimer ses émotions, l’exercice d’écoute active de l’autre,…

Les jeunes volontaires sentent bien l’intérêt que représente cet outil et leurs motivations se rejoignent lorsqu’on les interroge : « Je suis venu ici pour aider à régler les conflits des autres et faire que tout se passe bien », « ce qui m’a motivé, c’est que j’aime bien aider les autres », témoignent respectivement Joan et Bastien, tous deux en 6ème. Quant à Dany, élève de 5ème, de rajouter : « faire en sorte que les autres se sentent mieux ensemble ».
En tant que co-médiateurs, ces jeunes font attention les uns aux autres : c’est un dispositif basé sur la confiance et le lien. Ainsi, ils mettent en place des postures d’attention à l’autre, en dehors du cadre de la médiation. Cela peut aider à retisser des liens au quotidien.

« Une médiation, cela sert toujours à quelque-chose et dans la plupart des cas, il n’y a pas eu besoin d’en faire une autre », précise Pascale Boualame. C’est un temps pour se parler et ils s’en saisissent, puisqu’il y a environ 30 médiations par an à Notre Dame du Bon Accueil.