CAP’Ados : un projet contre les addictions

 

CAP’ADOS : un projet innovant sur la prévention lancé à l’automne 2020 au sein du collège de Notre Dame du Bon Accueil

En 2019 l’ARS (Agence Régionale de Santé) a passé commande d’un projet pilote de prévention contre les addictions dans un certain nombre d’établissements scolaires de la région des Pays de la Loire.

Cette action se déroule sur 2 ans et concerne uniquement les classes de 5ème et de 4ème. Notre établissement fait partie de cette initiative qui est menée et accompagnée par des structures locales, les CSAPA, Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie, pour aider à la reconquête de soi.

C’est l’Association LES APSYADES * basée à Clisson qui accompagne notre établissement dans cette démarche.

En raison de la pandémie survenue au cours de l’année scolaire 2019/2020, le programme n’a pu se dérouler comme prévu. Le choix a donc été fait de concentrer l’action sur cette année et uniquement sur les 3 classes de 4ème (environ 45 élèves) qui bénéficient chacune de 8 séances qui vont s’étaler jusqu’en juin.

Chaque intervention se déroule en présence d’une infirmière ou d’une psychologue et est accompagnée par deux éducateurs de l’établissement. Le fil rouge retenu est le tabac. Mais les thèmes de l’alcool et de l’utilisation des jeux vidéo y sont également abordés ainsi que toutes formes d’addictions.

L’objectif premier est d’être dans la prévention” souligne Elga LIBEAU, coordinatrice du projet.

“C’est une bonne opportunité pour certains élèves qui ont des difficultés scolaires de s’investir et de prendre plus facilement la parole”, précise Gaétan Villedieu éducateur référent pour la classe de 4°B. “C’est l’occasion de parler de situations auxquelles ils peuvent être confrontés au quotidien. Un travail important se fait sur les émotions et les ressentis à travers notamment des scénettes et des cartes d’émotion”. (voir photo)

Ces outils facilitent effectivement le dialogue sur des thèmes parfois difficiles à aborder pour les jeunes. La règle est le respect mutuel et la confidentialité à travers une confiance qui s’installe progressivement entre les jeunes eux-mêmes et avec les adultes. Les échanges permettent notamment aux éducateurs de redécouvrir d’une autre façon les jeunes adolescents qu’ils accompagnent au quotidien. Les élèves ont aussi la possibilité de dialoguer individuellement avec les intervenantes extérieures spécialisées dans ces problématiques que sont les addictions.

A l’issue de chaque séance, une évaluation est faite avec les jeunes puis avec les intervenantes et les référents de chaque classe. Un bilan final sera également réalisé notamment à destination de l’ARS.

Quel est le ressenti des élèves depuis le lancement de ces ateliers ?

Témoignages de Stanislas puis de Clément, élèves de 4B : “C’est cool le Cap’Ado car je n’avais pas ça dans mon ancien collège et puis j’ai dans mon entourage pas mal de personnes qui sont concernées notamment par le tabac. On a l’opportunité d’avoir des adultes qui sont là pour en parler avec nous et sans retenue. J’ai la chance aussi d’avoir des parents qui m’ont toujours dit que quand j’aurai l’âge, je ferai ce que j’ai envie de faire, mais que si je peux éviter de tomber là-dedans, c’est mieux pour moi, et qu’il vaut mieux que je fasse du sport ou d’autres activités à la place… On en parle beaucoup entre nous de ces questions-là et on aimerait bien faire ça plus souvent.”

“Au début quand le projet a débuté en 2019, je pensais que ça allait encore être des problèmes. Mais j’ai vite compris que ce n’était pas pour nous embêter mais pour nous apprendre à éviter de fumer et aussi éviter des grosses bêtises.”

Et les éducateurs qui accompagnent ces ateliers de conclure : “Le message que l’on essaie de transmettre ce n’est pas : il ne faut pas boire, pas fumer. C’est comment se comporter face à certains risques et à certaines réalités de la vie, être en capacité d’en parler et de ne pas rester tout seul face aux difficultés que l’on peut rencontrer. On leur donne toutes les billes, tout ce qu’il y a à savoir sur ce qui est néfaste pour la santé, et après, ils sont libres de juger, de comprendre par eux-mêmes et de réfléchir en étant éclairés sur les dangers que représentent les addictions.”

 

 

* LES APSYADES :
Les Apsyades, antenne locale de ce dispositif situé à Clisson, est une association à but non lucratif régie par la loi de 1901. Cette structure effectue des missions de santé touchant à des problématiques de psychiatrie et d’addictologie et reconnue d’utilité publique par un Décret en date du 12 août 1919. Son objectif est de proposer à chacun, enfant comme adulte, les moyens d’acquérir un mieux-être et une plus grande autonomie. Elle déploie son approche autour de valeurs mettant l’écoute, l’homme, le savoir-être au cœur des préoccupations de tout instant.